Couverture Gazette Drouot


Rares sont les collections de bleus de Hué et objets de la Cour d’Annam réunis avec un soin aussi manifeste et comprenant des pièces d’une telle rareté que celle que nous disperserons le vendredi 1er mars prochain à Drouot.

Porcelaines, souvenirs de la Cour, émaux impériaux et peintures de grands noms seront à l’honneur dans cette vacation intitulée « Trésors de la cour de Hué ».

Il s’agit de l’une des plus importantes collections jamais présentées aux enchères pour l’art du Vietnam, une collection inédite, celle d’un amateur qui par son goût précurseur et son érudition proche de celle du lettré a su sélectionner pendant plus de 40 ans les pièces majeures présentées sur le marché français.

Réunies sous l’égide de ce collectionneur passionné et discret à une époque où bleus de Hué et autres émaux de la Cour d’Annam étaient bien souvent ignorés voir mal attribués, 64 pièces retracent la majeure partie de l’histoire du Vietnam, du XVIIIe siècle au règne de S.M. l’Empereur Bao Dai (1926-1945).

Les porcelaines d’abord : des œuvres produites à destination des seigneurs de la dynastie des Trinh, de rares céramiques de la période Tây Son, des bleu blancs envoyés à la Cour des Seigneurs du Sud Vietnam et bleus de Hué de la Cour impériale d’Annam…

Les émaux et souvenirs de la Cour impériale d’Annam ensuite, comprenant plusieurs pièces à l’usage du « Fils du Ciel » et de son entourage, dont sceaux, pièces d’orfèvrerie et vaisselle émaillée des ateliers de Hué, témoins d’un univers disparu où tout dans le palais impérial devait concourir à célébrer le faste et la puissance de l’Empereur.

Enfin le souvenir de cet art de cour aurait été incomplet sans la présence de 3 œuvres d’élèves de l’Ecole des Beaux-Arts d’Indochine, celles de Maï Trung Thu, Lê Van Dê ou encore U Van Ann, deux d’entre eux venus à Paris pour offrir leur sensibilité et l’héritage de leur culture vietnamienne.

La pièce phare est sûrement le merveilleux portrait d’une jeune élégante en Ao Daï, portrait présumé de la désormais célèbre Mademoiselle Phuong par Maï Trung Thu réalisé en 1937, soit l’année de l’arrivée du peintre à Paris.