Lynda Trouvé : l’Indochine à tout prix !

 

Le feu des enchères n’a pas faibli mardi 22 mars 2022 à l’Hôtel Drouot en salle 1. En effet, le 12e chapitre consacré à l’Indochine, mythes et réalités (1800-1960) s’est déroulé avec grand succès sous le marteau de Maître Trouvé. Commissaire-priseur pionnière dans cette thématique, Lynda Trouvé a relevé une fois de plus le défi de valoriser l’histoire des Beaux-arts de l’Indochine, ainsi que celle du « Dragon lové », par les enchères publiques. Les résultats de vente sont éloquents puisque la vacation totalise plus de 1 154 000 euros, frais inclus.

Ainsi, une sculpture en bronze à patine dorée figurant Sa Majesté Khai Dinh en buste réalisée par Paul Ducuing (1867-1949), et fondue par Barbedienne, trouvait preneur à 47 000 Euros. Estimée entre 3 000 et 5 000 euros, les Marchandes de fleurs peintes par Albert Cézard (1869-1916) suscitaient l’intérêt jusqu’à 40 000 euros.

L’œuvre de Victor Tardieu (1870-1937), co-fondateur et Directeur de l'École des Beaux-arts de l'Indochine, fut particulièrement disputée autour de la représentation des Dockers à Gênes avec une esquisse préparatoire adjugée 16 000 euros. Attendu entre 30 000 et 50 000 euros, le sujet abouti dans une grande huile sur toile des années 1902-1904 était quant à lui adjugé à 140 000 euros.

Directeur de l'École des Beaux-Arts d'Indochine en 1938, 1er Grand Prix de Rome en 1925 et Prix d'Indochine en 1932, Evariste Jonchère (1892-1956) n’a pas laissé les amateurs indifférents. Estimée entre 6 000 et 8 000 euros, sa sculpture en bronze de Notre-Dame de France et d'Indochine, modèle pour la Grande Vierge de Dalat, a trouvé preneur à 31 000 euros.

Le Portrait d'une jeune vietnamienne peint sur soie par Alix Aymé (1894-1989) déjouait l’estimation de 14 000 à 18 000 euros pour être finalement adjugé à 75 000 euros, tout comme cette Scène de marché d'après Joseph Inguimberty (1896-1971) disputée jusqu’à 90 000 euros malgré une estimation de 6 000 à 8 000 euros.

Enfin, 92 000 euros étaient encore nécessaires pour acquérir une délicate terre cuite patinée de moins de 40 cm de haut signée Vu Cao Dam (1908-2000) figurant une Femme assise, et réalisée vers 1940-1950.

Abandonné pour cause de superstitieuse coquetterie, le chapitre 13 ne sera pas écrit. Mais l’aventure continue dès cet automne pour le 14e volet. Alors, à vos agendas !