LÊ PHO (1907-2001). École des Beaux-Arts... - Lot 168 - Lynda Trouvé

Lot 168
Aller au lot
Estimation :
300000 - 500000 EUR
Résultats sans frais
Résultat : 300 000EUR
LÊ PHO (1907-2001). École des Beaux-Arts... - Lot 168 - Lynda Trouvé
LÊ PHO (1907-2001). École des Beaux-Arts de l'Indochine. Promotion 1930. Jeunes femmes au bouquet. Gouache et encre sur soie signée en bas à droite en idéogrammes et en lettres cursives dans son encadrement d'époque en velours et bois doré à l'imitation du bambou. Vers 1955. Dimensions: 42x41 cm. Dimensions avec cadre: 55x55 cm. Provenance: Galerie Romanet, collection personnelle du galeriste. L'oeuvre figurera au catalogue raisonné de l'artiste en cours de préparation par Monsieur Alain Le Kim, ayant droit de l'artiste. Lê Pho s'installe définitivement en France à partir de 1937. La rencontre avec Matisse est décisive et amorce une révolution picturale dans son oeuvre. Plus tard, d'autres événements successifs viendront bouleverser sa vie tout en faisant évoluer son art. Résolument influencé par les impressionnistes de manière générale, par Bonnard également, son style qui traduisait l'univers des lettrés confucianistes mue vers une palette riche de couleurs. L'oeuvre que nous présentons traduit ce parcours artistique mouvementé, et marque l'aboutissement d'une recherche picturale typique de la « période Romanet ». Les couleurs fondues des premiers temps ne sont plus de mise ici, les contrastes sont marqués. Le bouquet chatoyant magnifié par le vase en porcelaine wucai envahit l'espace au point d'occuper une place centrale dans la composition. Plus qu'un portrait de femmes le sujet est bien la préparation d'un bouquet vers lequel toutes les lignes viennent converger. Le cadrage très resserré de cette scène en fait un instantané doux et intimiste, un moment suspendu au geste élégant de la femme au premier plan. Rien ne semble pouvoir troubler cette mélancolie latente empreinte de poésie. Tandis que la jeune femme au second plan semble s'afférer, tenant de sa main gauche de quoi agrémenter un peu plus l'imposant bouquet, celle qui occupe le premier plan arbore une attitude résolument différente. Pensive, appuyée de sa main droite sur la table, elle vient saisir avec délicatesse entre ses doigts une fleur de delphinium. Comment ne pas faire le lien avec la symbolique florale dans laquelle le delphinium est la fleur de l'attachement et de la tendresse, tout comme la couleur bleue évoque la mélancolie et l'amour ? Le langage silencieux des fleurs est bien connu de Lê Pho qui leur fait toujours la part belle dans ses compositions et particulièrement durant cette période. Les fleurs, qui soulignent l'expression tendre des visages féminins, occupent une place centrale dans la culture vietnamienne. Les références florales sont abondantes dans les textes, omniprésentes lors du Têt et largement représentées dans le langage courant. Le titre du tableau pourrait être Mat hoa littéralement "visage fleuri" qualifiant un beau visage féminin. Comme toujours chez Lê Pho la culture vietnamienne se fait jour, la forme changeante, le fond constant et imprégné d'un héritage de lettré comme un lien envers une tradition que l'artiste a toujours su conserver.
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue